Depuis le lundi 09 octobre 2023, se tient dans la ville de Jacqueville, le deuxième atelier national de l’année 2023 du « Cadre harmonisé (CH) pour l’analyse et l’identification des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire ». Cet atelier organisé par le Ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture et du développement rural (MEMINADER) est placé sous le contrôle de sa Direction générale de Production et de la sécurité alimentaire et piloté par la Direction des Cultures vivrières et de la sécurité alimentaire dudit Ministère.
Après le premier atelier tenu en mars dernier, le second atelier pour boucler la boucle pour l’année 2023 du « Cadre harmonisé pour l’analyse et l’identification des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire » se tient du 9 au 14 octobre 2023 dans ville balnéaire de Jacqueville, dans la Région des Grand Ponts.
A l’ouverture dudit atelier, Prof Pascal Angui, directeur général de la Production et de la sécurité alimentaire a salué les experts et les participants qui ont toujours répondu présents à chaque fois qu’ils ont été sollicités. Il a particulièrement salué le Programme alimentaire mondial pour son appui constant à la mise en œuvre des activités du Dispositif du suivi de la situation alimentaire (DISSA).
Il a indiqué que deux fois par an, à savoir en janvier et en août, son Ministère de tutelle réalise des enquêtes de vulnérabilité alimentaire dont les résultats font l’objet d’analyse au cours des ateliers du Cadre d’analyse dont il est question ce jour, ce, depuis 2019.
Il n’a pas manqué de remercié le Comité permanent inter-Etat de lutte contre la sècheresse dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest (CILSS) pour son engagement et son appui technique en matière de formation et de la mise à disposition des outils à sa Direction général de la Production et de la sécurité alimentaire (DPSA) pour la gestion et la prévention de crises alimentaires et nutritionnelles en Côte d’Ivoire.
Le directeur Pascal Angui a expliqué les raisons de la tenue dudit atelier. « Dans le cadre du DISSA, notre pays conduit deux fois dans l’année, en mars et en octobre, une analyse de la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle avec ledit Cadre harmonisé (CH) », a-t-il expliqué.
En précisant que cette analyse qui se fait lors des enquêtes permet, d’une part d’identifier les zones à risque, d’autre part d’estimer les populations en insécurité alimentaire et enfin de produire la carte de l’insécurité alimentaire à sortir de recommandations et d’aide à la décision.
Aussi, selon le directeur général Pascal Angui, la mise en œuvre du DISSA a été possible grâce au partenariat Côte d’Ivoire-Union Européenne avec le financement de l’Union Européenne (EU) couvrant 12 Régions ivoiriennes et celui de la Côte d’Ivoire qui couvre les 19 autres régions.
Il a, par ailleurs, précisé que pour le mois d’août dernier, c’est sur financement de l’Etat ivoirien que les enquêtes ont été réalisées dans les 31 régions ivoiriennes. Le directeur général de la Production et de la sécurité alimentaire a indiqué que « les résultats de cet atelier sont importants dans la mesures où ils permettront d’orienter la prise de décision notamment pour apporter les réponses d’urgence appropriée en faveur des populations vulnérables et prévenir les crises alimentaires et nutritionnelles. »
Pascal Angui a, d’ailleurs, rappelé les recommandations de l’atelier du mois de mars 2023 qui selon lui ont fait ressortir la faiblesse des moyens de subsistance dans certaines régions ivoiriennes dont le Boukani, le Gboklê, les Grands Ponts, le Guemon, le N’Zi, la Nawa et le Worodougou.
« J’ose espérer que les actions du gouvernement déployées pour lutter contre les chocs liés à l’inflation, la hausse généralisée des prix des produits de grande consommation et des facteurs de production permettront d’atténuer un tant soit peu les effets pervers de cette hausse causée essentiellement par la guerre en Ukraine », a-t-il déclaré.
Selon lui, les travaux de cet atelier devraient permettre d’aboutir à des conclusions pertinentes, consensuelles, rigoureuses et transparentes sur la situation alimentaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire et à des recommandations fortes pour une meilleure prise en charge des populations vulnérables.
Quant à Abdallah Samba, expert du CILSS, il a fait savoir que c’est un plaisir d’accompagner la Côte d’Ivoire à tenir ce genre d’atelier qui se fait simultanément dans tous les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest et qui dans un mois se tiendra dans tous les pays du Sahel.
A en croire l’expert du CILSS, les résultats de cet atelier sont attendus dans la Région et par les pays. « Pour les régions, l’information qui est issue de ces genres d’atelier permet de déclencher, en cas de difficultés, la réserve régionale du secteur alimentaire de la CEDEAO. Mais également de permettre à chaque pays de pouvoir élaborer et de financer ou de faire financer par les partenaires, les plans d’action nationaux de réponse aux zones affectées », a expliqué Abdallah Samba pour qui ce processus est très attendu chaque année.
C’est pourquoi, il a invité les experts ivoiriens réunis, pour l’occasion, a mieux se concentrer afin d’avoir des informations fiables pour des résultats répondant aux attentes du pays et de la Région. « Donc nous comptons sur l’abnégation et le sérieux que l’équipe fait chaque année pour y arriver », a-t-il conseillé.
« Donc je voudrais tirer mon chapeau aux contrôleurs financiers du MEMINADER… pour leur flexibilité et pour leur haute compréhension des activités que nous déroulons », a-t-elle fait savoir.
Il faut préciser que c’est le directeur de l’Agriculture des Grands Ponts qui a souhaité la bienvenue aux participants de cet atelier du CH qui prendra fin officiellement le samedi 14 octobre 2023. Quant aux experts ivoiriens participants à cet atelier du CH, ils sont issus de plusieurs structures étatiques comme de la société civile telles que le BNETD, le MINDADER, les Ministères de l’Economie, de la Santé, des Ressources animales et halieutique, des Eaux et Forêts, l’INS, la SODEXAM etc.
Benoît Kadjo