Insécurité alimentaire: 7 Régions ivoiriennes en phase sous-pression

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Ouvert le lundi 13 mars 2023, l’atelier sur le « Cadre Harmonisé d’analyse et d’identification des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle » pour faire le point de la situation alimentaire des régions de la Côte d’Ivoire, organisé par le Ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture et du développement rural (MINADER), à Jacqueville, dans la Région des Grands Ponts a pris fin le samedi 19 mars 2023.

Une vue des participants à cet atelier sur l’insécurité alimentaire.

Selon le point final, il s’agit du 18ème cycle d’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire. Ce 18ème cycle d’analyse s’est fait avec le Cadre Harmonisé (CH) à la suite des enquêtes de sécurité alimentaire qui ont été réalisées en janvier 2023 dans les 31 régions.

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Ce 18ème cycle, précise le communiqué final, a vu la participation de 50 représentants des départements ministériels et structures étatiques sous tutelles du MINADER, des Organisations Professionnelles, des Universités, des Organisations non gouvernementales et des Organisations du Système des Nations Unies.

Selon les résultats provisoires de cette rencontre « en situation courante (Mars-Mai 2023), sur les 31 Régions analysées, sept (07) Régions sont classées en phase sous pression (Bounkani, Gboklè, Grand-Ponts, Guémon, N’zi, Nawa, Worodougou) et les autres en phase d’insécurité alimentaire minimale.

En situation projetée (Juin-Août 2023), sur les 31 Régions analysées, douze (12) Régions seraient classées en phase sous-pression (Bounkani, Folon, Gbèkè, Gboklè, Grand-Ponts, Guemon, Iffou, Kabadougou, Marahoué, Nawa, Tchologo et Worodougou). Par contre la Région du N’zi pourrait être en crise. Les 19 autres régions resteraient en phase d’insécurité alimentaire minimale. »

Toujours selon le communiqué, ces résultats provisoires feront objet d’une revue qualité par les experts du Comité Technique du Cadre Harmonisé (CT-CH) du CILSS au niveau Régional.

Mme Coulibaly Ténédja Ramata, directrice des Cultures vivrières et de la sécurité alimentaire, est intervenue.

Aussi les participants ont tenu à faire des recommandations dont les principales sont l’élaboration et la mise en œuvre des actions d’urgence pour la prise en charge des personnes en situation de crise ; l’engagement des programmes de renforcement de la résilience pour soutenir les moyens d’existence des populations en phase sous pression et la garantie de la pérennisation d’un système permanent de collecte de données pour les analyses du Cadre Harmonisé.

Présidé par le directeur général des Productions et de la Sécurité Alimentaire, ce dernier a indiqué que le défi, c’est de faire en sorte que les zones qui sont sous pression soient désormais du passé. « Et qu’on vienne ici, au prochain Cadre Harmonisé pour dire qu’on n’a aucune zone sous-pression et que la situation sécuritaire, en ce qui concerne les aliments est bien maîtrisée en Côte d’Ivoire », a souhaité Prof Angui Kouassi Téhua Pascal.

Il n’a pas manqué de souligner que cette victoire « sera au crédit de nous tous et de tout le gouvernement ainsi que de tout le département ministériel que dirige monsieur le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani. » Le directeur général des Productions et de la Sécurité Alimentaire a tenu a remercié les partenaires dont en particulier le CILSS qui les ont toujours accompagnés. Il faut noter que le MINADER, dans le cadre de ce projet bénéficie de l’appui financier du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’assistance technique du CILSS.

Benoît Kadjo

 POINT SUR LA SITUATION ALIMENTAIRE DES REGIONS DE COTE D’IVOIRE

 Le Gouvernement a mis en place un Dispositif de Suivi de la Situation Alimentaire, dénommé « DISSA » en vue de faire la veille pour la prévention et la gestion des crises alimentaires. Le DISSA a pour missions principales d’évaluer de façon précise et régulière la situation alimentaire au niveau local et national et d’identifier les zones à risque et les populations vulnérables.

Les participants ont fait le point des décisions de cet atelier sur la sécurité alimentaire.

Ainsi, le Ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MEMINADER) avec l’appui de l’Union Européenne, conduit deux fois par an, en janvier et en août, des enquêtes régionales de sécurité alimentaire. Ces enquêtes aboutissent à l’organisation d’ateliers d’analyse de la vulnérabilité alimentaire dénommé « Cadre Harmonisé d’analyse et d’identification des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle ». Ces ateliers sont organisés deux fois par an, en mars et en octobre. L’objectif de ces ateliers est d’analyser, de manière consensuelle et inclusive, la situation alimentaire et nutritionnelle au niveau national en utilisant le Cadre Harmonisé (CH), Cadre de référence d’analyse de la vulnérabilité alimentaire dans les 17 pays de la CEDEAO et du CILSS. Ils permettent d’élaborer la carte de vulnérabilité alimentaire de la Côte d’Ivoire en période courante (Mars-Mai 2023) et en période projetée (juin-août 2023).

Le CH, permet de classifier la sévérité de l’insécurité alimentaire, en vue d’une prise de décision, notamment apporter des réponses urgentes appropriées. Le CH classifie les zones d’analyse en cinq (5) phases : Minimale ou aucun stress (1), Stress ou Sous pression (2), Crise (3), Urgence (4) et Famine ou catastrophe (5). Cette analyse est basée sur le renseignement de quatre (4) indicateurs de résultats qui sont : la consommation alimentaire des ménages, l’évolution des moyens d’existence, l’état nutritionnel et la mortalité.

Aussi, le MEMINADER en collaboration avec le CILSS, a organisé du 12 au 19 mars 2023 à Jacqueville, le 18ième cycle d’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire avec le Cadre Harmonisé à la suite des enquêtes de sécurité alimentaire qui ont été réalisées en janvier 2023 dans les 31 régions. Ce 18è cycle a vu la participation de 50 représentants des départements ministériels et structures étatiques sous tutelles, des Organisations Professionnelles, des Universités, des Organisations Non Gouvernementales et des Organisations du Système des Nations Unies. Il a été présidé par le Directeur Général des Productions et de la Sécurité Alimentaire avec l’appui financier du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’assistance technique du CILSS.

 Les résultats provisoires de cet atelier d’analyse se présentent comme suit :

En situation courante (Mars-Mai 2023), sur les 31 Régions analysées, sept (07) Régions sont classées en phase sous pression (Bounkani, Gboklè, Grand-Ponts, Guémon, N’zi, Nawa, Worodougou) et les autres en phase d’insécurité alimentaire minimale.

En situation projetée (Juin-Août 2023), sur les 31 régions analysées, douze (12) Régions seraient classées en phase sous-pression (Bounkani, Folon, Gbèkè, Gboklè, Grand-Ponts, Guemon, Iffou, Kabadougou, Marahoué, Nawa, Tchologo et Worodougou). Par contre la Région du N’zi pourrait être en crise. Les 19 autres régions resteraient en phase d’insécurité alimentaire minimale.

Ces résultats provisoires feront objet d’une revue qualité par les experts du Comité Technique du Cadre Harmonisé (CT-CH) du CILSS au niveau Régional.

Les principales recommandations de cet atelier sont les suivantes :

  • Elaborer et mettre en œuvre des actions d’urgence pour la prise en charge des personnes en situation de crise ;
  • Engager des programmes de renforcement de la résilience pour soutenir les moyens d’existence des populations en phase sous pression ;
  • Garantir la pérennisation d’un système permanent de collecte de données pour les analyses

du Cadre Harmonisé.

PROPOS RECUEILLIS

 

Abdallah Samba (Expert analyste en sécurité alimentaire et nutritionnelle coach principal, chargé de faciliter l’atelier national d’analyse du cadre harmonisé en Côte d’Ivoire) :

« On voit que la majorité est en insécurité alimentaires minimales »

5 jours de travaux dans l’analyse du cadre harmonisé. L’équipe a travaillé pour caractériser les zones en insécurité alimentaire et également identifier les populations en insécurité alimentaire. Alors, dans la première étape que nous avons faite pour finaliser les travaux on a travaillé sur à peine 14 départements. On voit que la majorité est en insécurité alimentaires minimales.

Il y a une ou deux qui sont sous pressions globalement la situation est assez favorable pour la Cote d’Ivoire, une bonne consommation alimentaire et également un pouvoir d’achat alimentaire qui leur permet de couvrir leur besoin alimentaire.

Ces analyses de mars que nous sommes en train de faire ce sont les 31 régions normalement. C’est 33 Régions avec les 2 communes d’Abidjan mais on travaille sur les 31 régions sans les communes d’Abidjan. Pour les 17 autres départements qui restent, on verra si la situation est meilleure ou plus détériorée que ce qu’on vient de voir. Un exemple, le N’Zi qui était en crise, on verra si est ce que ça s’est amélioré ou si c’est resté dans une situation de crise.

 

DC Adayé Akoua (Maître de conférences à l’Université Felix Houphouët Boigny) :

« Les débats ont été vraiment fructueux »

C’est depuis plus d’une décennie, que nous assistons à l’analyse de l’insécurité alimentaire des zones en Côte d’Ivoire. Depuis 5 jours nous sommes réunis au complexe hôtelier de Jacqueville, pour procéder à l’analyse des régions qui seront à l’insécurité alimentaire en Côte d’Ivoire.

Aux termes de ces 5 jours, qu’est-ce que nous pouvons retenir ? Les questions de l’insécurité en Côte d’Ivoire sont vraiment cruciales. Depuis ces 5 jours, nous sommes parvenus à identifier les régions qui sont en insécurités alimentaires au niveau de la Côte d’Ivoire. Et les débats ont été vraiment fructueux.

Au sortir de cet atelier, nous pouvons encore mentionner qu’effectivement en Côte d’Ivoire, il y a beaucoup de Régions dont la sécurité alimentaire est très bonne en dehors de quelques 2 ou 3 qui sont encore au niveau 2, c’est-à-dire, au niveau sous pression. Donc nous pouvons conclure que l’atelier a été bien fait et que les résultats sont vraiment intéressants en matière de l’insécurité alimentaire en Côte d’Ivoire.

Il y a 5 phases : la première phase est colorée en vert. Ce que nous appelons la sécurité alimentaire minimale. Quand vous êtes dans la phase 1, cela voudrait dire que vous avez une bonne sécurité alimentaire. Et la 2ème  phase, c’est le niveau 2, qui est coloré en jaune. Lorsque vous êtes à ce niveau-là, nous disons couramment que vous êtes sous pression. Ça veut dire que vous êtes au niveau du stress. La sécurité alimentaire est bonne mais pas totalement parfaite.

Et on a un 3ème niveau qu’on appelle le niveau de crise, lorsque vous tendez au niveau de crise jusqu’à la dernière phase qui est la phase de famine, cela voudrait dire que vous avez effectivement des zones qui sont en insécurités alimentaire. Soit par le niveau de mal nutrition qui est vraiment élevé. Et il faudrait qu’à partir du niveau 3, que l’Etat commence à intervenir parce que cela sous-entend qu’il y a des populations qui sont dans des régions qui commencent véritablement à mourir de faim.

Comment se fait les analyses ?

Les analyses se font par Région et depuis que nous avons commencé ces analyses depuis les années 2012, je pense que c’est juste. Après la crise poste électorale en 2012, juste après que nous avons rencontré des zones, surtout la zone de l’Ouest qui était en phase de crise.

Ça veut dire ou véritablement les questions de sécurité alimentaire sont très importantes. Et il fallait que l’Etat intervienne. Mais depuis l’or, depuis 2011 jusqu’à ce jour, c’est l’analyse d’octobre 2022, que nous avons rencontré que c’est la Région du N’Zi qui était en crise. Et ce classement s’explique tout simplement par le faite que dans cette région-là, l’orpaillage est vraiment développé.

Lorsqu’on parle d’orpaillage, c’est qu’il utilise des espaces qui sont déjà utilisés par l’Agriculture. C’est comme si c’est un conflit entre les activités de l’orpaillage et l’Agriculture. C’est ce que nous avons remarqué dans ces zones. Donc le faite que l’orpaillage soit véritablement développé dans la Région du N’Zi c’est ce qui a fait que la région du N’zi a été classé depuis 2022 en phase de crise. Ça veut dire au 3ème niveau de l’insécurité alimentaire.

 

Kindia Bony Narcisse (Direction de la météorologie nationale à la Sodexam et membre actif de la cellule nationale de classification de la sécurité alimentaire avec l’outil du cadre harmonisé) :

« Tout est réuni pour qu’on puisse avoir une sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire »

Au terme des 5 jours de cet atelier, c’est pour faire ressortir au niveau national des poches de l’insécurité alimentaire. Et à partir de ces résultats que nous allons faire ressortir, ça va permettre à l’Etat de Côte d’Ivoire de prendre des décisions pour mettre en place des programmes pour aider ces zones à se suffire sur le plan de la nutrition en milieu rural.

Peut-on s’attendre à une véritable sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire ?

Oui, on peut s’attendre à une sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. Parce que tout est réuni pour qu’on puisse avoir une sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. Pour quoi ? Parce que l’Etat y met beaucoup d’effort. Il a eu à créer des structures comme ADERIZ. Le Ministère de tutelle de l’Agriculture, avec pleins de programmes qui sont bien financés pour pouvoir accompagner les paysans et les groupements coopératifs aussi à bien s’organiser.

Ce que je voulais ajouter en complément, il faut que l’Etat de Côte d’Ivoire mette aussi les moyens au service météo de Côte d’Ivoire qui est en collaboration avec ses partenaires tels que le Ministère de l’Agriculture, le CNRA et etc., pour moderniser ce service-là, pour pouvoir bien accompagner les paysans. Des efforts sont faits pour avoir la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire.

 

Mlle N’Dakon Attoa Cadina Françoise (Participante) :

«…chaque ivoirien dans chaque région a ses moyens pour atteindre la sécurité alimentaire… » 

Après ces 5 jours d’assises, nous pouvons nous attendre à une bonne analyse de la situation sécuritaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire. On va faire ressortir les réels problèmes de sécurité alimentaire dans les 31 Régions et essayer d’apporter des solutions durables.

Pourrait-on s’entendre à une sécurité alimentaire et nutritionnelle garantie ?

On peut dire oui parce que chaque ivoirien dans chaque région a ses moyens pour atteindre la sécurité alimentaire et en plus, la Côte d’Ivoire est un pays qui regorge beaucoup de ressources et de matières premières. Ce qui permet au pays d’assurer sa sécurité alimentaire.

Peut-on s’attendre à des zones d’insécurité alimentaire après les analyses ?

Comme on n’a pas encore fini les analyses, je ne peux pas vraiment dire quelle région. Mais avec les analyses passées on a vu que la Région du N’Zi était en insécurité alimentaire. On espère qu’après cette analyse, il aura une amélioration de la Région du N’Zi.

 

Koné Mabenin (De l’ONEP) :

« On voit qu’il y a certaines régions qui sont sous pressions »

J’ai été convié à cet atelier d’analyse de la sécurité alimentaire, pour analyser un peu la situation alimentaire nutritionnel des différentes Régions de la Côte d’Ivoire. Dieu merci cette année, on a pu avoir une enquête sur les 31 Régions que nous encourageons d’ailleurs pour qu’on puisse avoir une visibilité.

Parce que, par moment, on a des analyses sur 8 régions et les autres restent sans qu’on ait des informations. Et comme, c’est une analyse qui dépend beaucoup des enquêtes de sécurité alimentaire, qui sont faites juste avant la tenue de l’atelier, donc, c’est très important ses enquêtes au niveau des différentes Régions de la Côte d’Ivoire.

Pour cette année nous avons 31 Régions que nous sommes en train d’analyser. Avec les premiers résultats qui tombent, puisse qu’on parle des résultats partiels, on voit qu’il y a certaines régions qui sont sous pressions. Mais en tout, cas la majorité de nos régions sont en phase minimal de sécurité alimentaire.

C’est déjà bon. Cette classification nous permet de voir dans nos différentes régions où est ce qu’on pourrait apporter de l’aide. Où apporter ? À qui apporter ? Où est-ce qu’on peut trouver ces populations pour que l’aide puisse être efficace ? Donc, c’est à l’issue de nos travaux qu’on pourrait voir au niveau des 31 Régions où est-ce que si on doit apporter une aide dans nos différentes Régions vers où ces aides doivent aller en priorité surtout.

On peut donc dire que la consommation alimentaire et nutritionnelle en Côte d’Ivoire est satisfaisante ?

De façon générale, à notre niveau, ce qu’on a pu voir, au sortir aussi des enquêtes, la consommation alimentaire est satisfaisante. Et comme ce n’est pas le seul indicateur de sécurité alimentaire que nous analysons. On voit les moyens d’existences des ménages, les revenues qu’ils ont, dont la variation des différents prix des cultures de rentes. Tout cela joue sur les moyens d’existences des populations.

Est-ce qu’elles mettent en œuvre des stratégies pour pouvoir s’alimenter ? Quelles sont ces types de stratégies ? Est-ce que certains auront recours à prendre des prêts ? S’endetter auprès de certains ? Se départir de leurs bétails ? En zone rural, certains qui vivent donc de l’élevage ? Ou il faut réduire des dépenses non alimentaires comme par exemple la scolarisation des enfants pour s’approvisionner en alimentation.

C’est tout cela que les enquêtes nous apportent comme information et d’autres informations que le Ministère et les structures qui sont conviés à cet atelier mettent à la disposition pour qu’on analyse ensemble, faire une convergence des preuves et ressortir ce qui sort après chaque zone comme phasage.

 

Ettien Malan (Spécialiste en Agriculture au BNETD) :

« La tendance est dans une phase minimale pour l’ensemble »

Je préside à la fois le groupe de travail sur le Cadre Harmonisé (CH). Ce qu’on peut dire, c’est qu’au terme de nos travaux, on peut dire que la tendance est dans une phase minimale pour l’ensemble. Phase minimale c’est-à-dire que, c’est une phase minimale de l’insécurité alimentaire. Ça veut dire qu’on a au moins 80% de la population dont les ménages arrivent à couvrir leurs besoins alimentaires et non alimentaires, sans recourir à des stratégies d’adaptations.

Ce qui veut dire globalement qu’en Côte d’Ivoire, dans ce mois de mars, la situation est quand même satisfaisante du point de vue alimentaire. Et ça sous l’effet d’une bonne production dans l’ensemble  parce que dans l’ensemble, on note qu’il y a une bonne production sur l’ensemble du territoire du fait d’une bonne pluviométrie l’année dernière.

Malgré quand même quelque niveau, un accès un peu difficile aux aliments en ces périodes parce que les coûts de ces aliments ont un peu grimpé et puis du fait qu’il n’y a pas véritablement de choc au niveau des différentes régions.

Cependant dans la situation projetée qui est la situation des mois de juin, juillet, août, on a quand même certaines régions qui passent en phase sous pression. Et cela est guidé du fait que certaines de ces régions passent en phase de soudure. C’est à dire que, les producteurs ou les ménages ont épuisé leurs stocks alimentaires. Elles ont fait leur semence et elles sont dans l’attente des nouvelles récoltes.

Ça crée un peu des difficultés au niveau de l’accès de certains aliments. Au niveau de l’accès aussi des prix qui essayent davantage  de flamber. Quand la disponibilité baisse, les prix augmentent aussi. Pour certaines régions, c’est dû au fait qu’il y a quand même des situations qui sont liées au fait que les revenues acquis d’un certains nombres de produits, tels l’anacardier, etc., se sont érodés dans cette période de soudure.

Donc, il y a quelques Régions qui présentent ce schéma-là dans la période de soudure. Dans tous les cas, ce qu’il faut noter, c’est que l’outil est un outil qui permet de capter surtout les populations qui sont en phase de crise. C’est-à-dire en phase de crise, les populations qui n’arrivent pas à subvenir de leurs besoins alimentaires minimum, donc qui sont obligés de mettre en œuvre des stratégies d’adaptation de crise irréversibles.

C’est-à-dire vendre des terres pour pouvoir acheter de la nourriture etc. Quand même ces populations existent dans les différentes régions, globalement elle peut tourner autour de 4% des populations que nous avons analysées.

Propos recueillis  par Antoine Kouakou

 

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