SARA 2025 : Le premier ministre Robert Beugré Mambé énumère les conditions pour une agriculture ivoirienne plus résiliente
Le ministre d’Etat Adjoumani annonce la création d’un guichet unique de 1,5 milliards pour le financement des projets agricoles des jeunes
Robert Beugré Mambé, premier ministre ivoirien, a procédé le vendredi 23 mai 2025, au nom du président Alassane Ouattara à la cérémonie d’ouverture de la 7ème édition du Salon international de l’Agriculture et des Ressources animales d’Abidjan (SARA) au Parc des expositions d’Abidjan, dans la commune de Port-Bouët. Cette édition 2025 aura la lourde tâche de plancher sur la problématique de la souveraineté alimentaire en Afrique.
Le Parc des expositions d’Abidjan, sis dans la commune de Port-Bouët, avec l’ouverture du 23 mai 2025 de la 7ème édition du SARA, sera le pôle d’attraction et de convergence des populations abidjanaises et même de l’intérieur du pays voire d’ailleurs durant 10 jours d’expositions et de promotion de ressources agricoles, halieutiques, environnementales et de produits d’agro-transformation.

« Quels systèmes de transformation agroalimentaire pour la souveraineté en Afrique », est le thème central de cette 7ème édition du SARA. Le premier ministre Beugré Mambé qui représentait le président ivoirien, Alassane Ouattara, s’est dit honoré de procéder à la cérémonie d’ouverture de ce grand rendez-vous de l’Agriculture. « Ce rendez-vous devenu par la volonté du président de la République un instrument puissant d’accélération du développement de l’agriculture en Côte d’Ivoire et un vecteur d’intégration sous-régionale », a-t-il précisé.
Le chef du gouvernement ivoirien a adressé ses vifs remerciements au vice-ministre de l’Agriculture et des affaires rurales de la Chine, pays à l’honneur à cette 7ème édition du SARA. Par ailleurs, dira-t-il que le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny, avait depuis 1965 promis que « le succès économique se reposerait sur l’agriculture ». Et, il en a fait le socle de notre économie. Dans la même dynamique, depuis 2011, selon Robert Beugré Mambé, le président Ouattara a mis en place un système actif qui a permis de l’Agriculture ivoirienne et de demeurer le socle de son économie.
Le représentant du premier magistrat ivoirien n’a pas manqué de féliciter les producteurs agricoles ivoiriens dont les efforts permettent à la Côte d’Ivoire d’être le premier producteur dans plusieurs secteurs agricole au niveau mondial. Pour le chef du gouvernement ivoirien, beaucoup a été fait pour hisser le pays à un bon niveau. Car En plus des cultures de rente comme le cacao, l’anacarde, la Cola etc., au niveau des cultures de vivrières, le pays et ses acteurs sont à féliciter. « En matière de production vivrière, en 2011, nous avons une production totale de 11 millions de tonnes. En 2024, la Côte d’Ivoire a plus de 24 millions de tonnes de productions agricoles vivrières. Vous voyez que l’agriculture constitue le fondement de notre économie », s’est-il réjoui.
Cependant, à indiqué le premier ministre Mambé, « avec le président Alassane Ouattara, nous devons gagner un peu plus et nous devons faire mieux. » Et cela doit passer par la mise en œuvre de « certains projets majeurs qui constituent pour chacun, des potentialités d’investissement pour tous nos amis, des grands investisseurs qui sont venus, afin de leur permettre d’avoir un champ d’action en Côte d’Ivoire. »
A en croire le chef du gouvernement ivoirien, le président Alassane Ouattara leur a demandé de mettre l’accent sur plusieurs éléments. Ce sont entre autres la diversification des cultures de rente ; la transformation locale sur plusieurs niveau des cultures de rente, par l’accélération de l’agro-industrie, l’amplification de la production des intrants de grandes qualités ; la mécanisation des exploitations agricoles ; l’amélioration des rendements, pour limiter les cultures extensives et protéger les forêts ivoiriennes ; l’accélération de la productivité ; la lutte contre l’impact négatif du changement climatique ; la migration vers l’agriculture 2.0 et plus tard vers l’agriculture 3.0 en intégrant de façon judicieuse l’utilisation de l’intelligence artificielle ; l’émergence d’une nouvelle génération d’agriculteurs, fer de lance d’une Côte d’Ivoire nouvelle fière de son agriculture ; l’autosuffisance alimentaire basée sur les exploitations de nouvelles génération qui s’appuieront sur l’émergence des agropoles dont actuellement certains sont déjà en activité ; l’accélération de la praticabilité agricole en toute saison ; les méthodes de conservation de la production vivrière pour réguler le marché et assurer la stabilité des prix à la consommation…
De son côté, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture n’a pu contenir sa joie et son émotion. A l’endroit du 1er ministre, Beugré Mambé, le ministre de l’agriculture affirme que non seulement sa présence parle mais, elle est perçue également comme un message, un discours qui conforte et rassure sur un fait, à savoir que les acteurs du monde agricole peuvent compter sur le soutien infaillible et inébranlable des hautes autorités du pays.

Au passage, l’éléphant du Zanzan soulignera aussi que « le SARA est un rendez-vous majeur qui nous donne l’occasion de mettre en évidence tout le dynamisme, l’attractivité et le riche potentiel de notre agriculture, riche de sa diversité, de sa productivité, de ses spécificités et de sa résilience ». Et d’ajouter que « en dépit du temps qui passe et des mutations profondes de notre monde, cette agriculture continue d’être un puissant levier de notre économie nationale et rivalise avec les autres secteurs d’activités dans la formation de notre produit intérieur brut ».
Mieux, soulignera-t-il que dans le droit fil du 1er président de la Côte d’Ivoire indépendante, l’actuel président, Alassane Ouattara, est en train d’écrire en lettre majuscule les pages de la nouvelle agriculture en prêtant une attention soutenue à l’épanouissement des acteurs de cette filière. A l’endroit des producteurs, fer de lance et des succès de l’agriculture ivoirienne, ceux qui en toutes saisons, sous la pluie comme sous le soleil, bravent les changements climatiques, le ministre Adjoumani a fait cette déclaration. « Vous êtes de véritables champions. En effet, la Côte d’Ivoire n’est pas que championne d’Afrique de football, grâce à vous, notre pays est aussi champion d’Afrique et même du monde dans bien de produits agricoles : dans la filière cacao et la filière anacarde », a-t-il dit.
Par ailleurs, il mentionne que malgré ces performances du secteur agricole, des défis restent à relever notamment celui de la souveraineté alimentaire. D’où le thème central relatif à celui-ci. Alors pour faire face à ces défis qui contrarient souvent la dynamique de croissance de l’agriculture africaine, comme ébauche de solution pour le gouvernement ivoirien, c’est « la modernisation effective dans le secteur agricole avec des innovations en matière de semences plus productives et résilientes ainsi que l’intégration de l’intelligence artificielle dans les systèmes avec des traitements chimiques avec des drones ».
Le patron de l’Agriculture en Côte d’Ivoire a rendu hommage à la Chine qui au fil du temps est devenu un modèle agricole. « Elle a su transformer son secteur agricole en combinant les innovations technologiques, les stratégies et les politiques d’investissement. Les réformes agricoles engagées par la Chine au niveau de l’amélioration des variétés des cultures, des technologies d’irrigation et de mécanisation lui ont permis d’atteindre des niveaux élevés de productivités agricoles », a relevé le ministre Adjoumani. Pour qui ce sont des points importants pour les pays africains soucieux de transformer leurs produits et de garantir leur sécurité alimentaire.
Aussi, le ministre de tutelle du SARA 2025 a annoncé une bonne nouvelle à la jeunesse entrepreneure ivoirienne. Il s’agit de la mise en place d’un guichet unique pour la jeunesse porteuse de projets agricoles en lien avec le Ministère de la jeunesse du ministre Mamadou Touré. Cela, témoigne, selon le ministre Adjoumani, leur engagement à soutenir l’innovation et la relève dans ce secteur clé de l’économie ivoirienne. Ce guichet a dit le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et des cultures vivrières est doté d’une ligne de financement de 1,5 milliard FCFA. Il a expliqué à la jeunesse présente, la procédure à suivre pour bénéficier de ce fonds qui est sources de stimulation de création d’emplois ; l’accompagnement des initiatives prometteuses et le renforcement de l’agriculture ivoirienne.
Kouassi Kouakou André, commissaire général du SARA, dans son intervention, affirmera qu’à travers cet événement, Abidjan devient le carrefour des idées, des savoir-faire et des solutions qui doivent plus que jamais nourrir dignement ces populations. C’est pourquoi selon lui, cet événement se positionne comme un espace de stratégies, d’engagement et de décisions en faveur d’une transformation agroalimentaire ambitieuse et structurante.
Pour cette édition, le commissaire général déclare que ce sont plus de 500 mille visiteurs qui seront attendus. Preuve selon lui, de l’attractivité croissance, de l’envergure et de l’intérêt qu’il suscite. Et d’ajouter en outre que « durant 10 jours, le SARA sera le point de convergence de plus de 1000 exposants porteurs de projets et d’innovations. Dans cette dynamique de modernisation et de valorisation, le SARA 2025 met en avant des innovations telles que le laboratoire de transformation collaborative dédié à la filière manioc qui propose une immersion complète dans la chaîne de valeurs de production et de transformation ».
Mieux, « le SARA met également à l’honneur la richesse culturelle de la Côte d’Ivoire », a conclu Kouassi André. Emmou Sylvestre maire de la commune de Port-Bouët où se déroule cette 7è édition, après avoir transmis le traditionnel ‘’AKWABA’’ des populations de la commune Port-Bouët aux différentes délégations et invités a fait savoir que « ce rendez-vous biennal est l’occasion pour notre pays et ses partenaires d’effectuer un voyage au cœur de l’agriculture pour y faire des découvertes passionnantes, des rencontres inoubliables, lier des partenariats stratégiques, saisir les opportunités d’affaires et de coopération dans le secteur agricole. »
Félix Yao